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Hey, toi, parent qui s'engage sur le chemin de la parentalité consciente, je voudrais te dire...


Psst ! Hey toi, parent qui s’engage sur le chemin de la parentalité consciente, je voudrais te dire…


Dernièrement, tu as réalisé et découvert plein de choses, tu as le souhait de mettre tout ça en place au sein de ta famille SAUF QU’après quelques temps de mise en pratique, tu te sens submergé par les cris et les colères de ton bambin, que tu appelais, il y a encore peu, caprices. Tout se bouscule en toi et tu te demandes si tu ne pourrais pas continuer à faire comme avant - excepté pour les tapes et les fessées peut-être - et reprendre tous ces outils de parentalité « consciente » lorsqu’il sera plus grand.


Alors je voudrais te dire que OUI, comme tu as pu le constater, accompagner les émotions d’une autre personne est une expérience intense et chargée émotionnellement. D’autant plus lorsque cette petite personne est notre enfant. Cela génère effectivement de la fatigue et vient nous chercher, en appuyant sur ces « boutons* » d’alerte qui nous font réagir avec vigueur. Soudain, c’est une véritable vague d’émotions qui nous fait face.


C’est une expérience à laquelle nous pouvons réagir de différentes manières, parfois par la colère et même par la fuite, tant elle nous confronte à nos propres émotions enfouies, non entendues et non écoutées. C’est un véritable défi d’offrir ce que l’on n’a pas reçu.


Lorsque notre enfant exprime avec vigueur sa frustration, son désarroi, sa tristesse… il y a, en réalité, 2 enfants en détresse. L’enfant en face de nous et celui qui hurle à l’injustice, enrage ou souffre en nous.




Nous avons parfois l’impression que s’engager sur le chemin d’une parentalité consciente débute par la mise en place de nouveaux outils avec nos enfants. La réalité est un peu différente. Le premier enfant avec lequel nous allons avoir besoin de faire preuve de patience, de bienveillance et de réparation, c’est avec celui que nous étions, il y a quelques années, et avec lequel nous cohabitons, jour après jour.

Tu es sur la première marche. C’est celle de la prise de conscience. C’est une marche éprouvante. Tout ce que tu ressens aujourd’hui est légitime, en bas d’un immense escalier, on voit surtout tout le chemin à parcourir et cela peut nous décourager.

Je t’encourage à vivre ce changement de cap avec de la patience, de la douceur et beaucoup de bienveillance envers toi. Je t’invite à mettre en place ce que tu arrives à mettre en place aujourd’hui et à te laisser le temps de t’approprier le reste petit à petit… Si tu parviens à accompagner les pleurs et les crises de décharge émotionnelle de ton enfant ne serait-ce qu’une fois par mois, au bout d’un an, cela sera toujours 12 fois de plus que l’année d’avant… Si tu parviens, 1 fois par jour, à poser des mots sur ce qu’il vit, cela sera 365 fois de plus que l’année d’avant… Et wahou, ce n’est pas rien, ça ! 😉

La parentalité consciente - ou la parentalité tout court - c’est un chemin, pas une course dont la ligne d’arrivée serait à franchir le plus rapidement possible. Et c’est souvent un chemin mouvementé qui n’est pas exempt d’ampoules, de points de côté, de chutes, de soupirs, de doutes… Tu as le droit de penser et de dire que tu ne t’attendais pas à ça, que c’est difficile et que ce voyage représente un vrai défi pour toi.

Prends donc le temps de te nourrir, de t’entraîner, d’échouer, de réfléchir, de recommencer, de tâtonner, de reprendre ton souffle, de réussir, d’échouer à nouveau, d’expérimenter, de réussir encore… Un jour, tu te rendras compte que tu as réussi à ne pas boire la tasse lorsque la vague d’émotions est arrivée, peut-être parce que tu étais en apnée mais c’est ok, si c’est par là que tu as besoin de passer pour apprendre à nager. Puis de mois en mois, d’années en années, d’un enfant à l’autre, tu apprendras à nager et peut-être même à surfer sur la vague. Tout comme entre « boire la tasse » et « surfer sur la vague », il y a plusieurs étapes ; notre chemin entre l’éducation traditionnelle et l’accompagnement conscient comporte une multitude d’étapes, de marches ou de nuances entre le noir et le blanc.

N’hésite pas à explorer chacune d’entre elles, elles ne nous ralentissent pas, elles sont suffisamment accessibles pour ne pas nous décourager et nous emmènent à l’étape suivante.

Alors, lorsque tu ne parviens pas encore à vivre ton idéal, saches que tu peux aussi tendre vers cet idéal même lorsque tu te sens encore trop fragile, trop blessé ou trop peu outillé pour y accéder.


Et si le regard de ceux qui sont sur le même chemin que toi alourdit ta charge, te décourage ou t’accable, c’est qu’ils ont probablement encore pas mal de chemin à faire sur la route du non-jugement et de la bienveillance.


Si jusqu’à présent, tu mettais ton bambin au coin avec une tape sur la main en lui disant qu’il devait arrêter ses "caprices" et qu’aujourd‘hui tu aimerais pouvoir accueillir sa frustration et accompagner sa décharge mais que tu n’en es pas encore là, c’est ok de grimper sur une marche intermédiaire, de l’accompagner avec douceur à l’écart de la pièce à vivre et le laisser avec des mots soutenants et le respect de ses émotions :

« Charlie, je vois combien c’est difficile pour toi lorsque je refuse que tu joues avec la télécommande, tu peux pleurer tant que tu en as besoin, sortir toute cette frustration et nous rejoindre faire un câlin dans le salon quand tu as terminé. »


Puis saisir l’occasion du câlin pour revenir, au calme, sur ce qu’il a ressenti, lui dire qu’il a le droit de pleurer même si c’est encore difficile pour nous de rester près de lui.


Oui, bien entendu, l’idéal serait qu’un enfant se sente pleinement accueilli et digne de la présence de ses parents, même lorsqu’il traverse une tempête. Nous tendons vers un idéal et nous faisons comme nous le pouvons, de là où nous en sommes.


Alors, cher parent, ce soir je tenais à te dire que j’ai été et que nous avons tous été sur la même marche que toi à un moment donné et qu’il n’y a aucune culpabilité à avoir de gravir les marches à un rythme qui n’appartient qu’à nous et que le chemin des autres peut être une inspiration, mais jamais un élément de comparaison.


Je te souhaite la plus belle randonnée de ta vie !


*Post à venir


Anaëlle Sanzey


Illustration : Cévany

Sculpture : Alexander Milov


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